Le plus dur pour un jeune africain désirant se lancer dans l’entreprenariat n’est pas d’avoir des idées, il n’y a qu’à se tourner au premier coin de rue pour voir tant de problèmes quotidiens qui pourraient inspirer des solutions innovantes.
Lorsqu’on a une idée et que cet idée s’est transformée en projet, ce dernier s’interrompt très souvent au moment de trouver le moyen de financement adapté au projet et encore plus qui soit moins contraignant et surtout facile d’accès. En effet le constat qui est fait est que les moyens de financement classiques tels que l’emprunt bancaire ou des projets gouvernementaux et institutionnels présentent des inconvénients qui rendent leur accès difficile, surtout pour des jeunes africains. Avant d’obtenir un financement par une banque, celle-ci exige souvent des garanties dont les valeurs sont généralement au-delà du montant de l’emprunt sollicité. D’où le célèbre adage “on ne prête qu’aux riches”. Les projets gouvernementaux quant à eux ont pour principaux défauts la lourdeur des procédures qui engendre un décalage qui peut être estimé en années entre la date de demande de financement et celle du déblocage des fond sans avoir la garantie qu’ils seront effectivement débloqués. Outre la lourdeur des procédures, la corruption est devenue la norme dans nos administrations.
Et si entre vous et vous et votre prêteur il n’avait pas d‘intermédiaire ? Et s’il ne vous demandais pas tant de garanties et se basait sur son instinct et sa confiance en vous et en votre projet pour vous accorder un prêt ? Et s’il suffisait d’un clic pour vous accorder un prêt ou obtenir un emprunt ? Le crowdfunding répond à toutes ces préoccupations.
Le Crowdfunding ou Financement Participatif est un mécanisme de financement permettant de collecter des sommes relativement petites auprès d’un grand nombre de personne grâce à un mécanisme de désintermédiation des acteurs du financement. Le but est de permettre à chaque membre d’une communauté d’investir dans un projet auquel il croît, pas seulement dans le but d’en obtenir un retour financier mais aussi de soutenir une initiative dont il juge l’importance et le bien fondé.
Ses origines sont plus lointaines que l’on pourrait penser. Dès le 19ème siècle, le financement participatif existait déjà. L’exemple le plus palpable est sans doute celui de la statue de liberté. Lorsqu’en 1884 Auguste Bartholdi se rend compte que les moyens financiers pour construire ce monument sont insuffisants, il décide de faire appel à la bonne volonté des populations américaines via la presse et les loteries. L’opération fût un succès puisqu’il réussit à collecter plus 100 000 de dollars, la contribution minimale étant de 1 dollars. Les principes y du financement participatif y sont déjà: un grand nombre de financeurs, un montant relativement faible et pas d’intermédiaires.
Ce qui change de nos jours c’est l’utilisation des outils numériques qui facilitent davantage ce mécanisme. Avec l’arrivé d’internet, les plates formes de financement participatif ne cessent de voir le jour de partout dans le monde. De nos jours, on peut être en Amérique et financer un projet en Afrique. Les financements sont variés, on peut passer du financement d’un projet de start-up à un projet artistique (album de music, films, etc).
Des stars tels que le chanteur français GREGROIRE ont pu financer leur album de musique.
En Afrique, et même au Cameroun, il existe des exemples concrets de projets financés par financement participatif. L’on connait bien evidemment le créateur du cardiopad qui en Octobre 2014 a lancé la seconde phase de son projet “Saving Africa from heart Diseases with CardioPad” en reclamant un finacement communautaire de 5,2 millions de F CFA (selon investiraucameroun.com). Egalement le porte monnaie electronique “pursar” d’Otto Isong a également bénéficier d’un financement communautaire.
Il s’agit donc d’un mécanisme adapté pour les jeunes start-up Africaines, mais pas seulement.
Si vous avez des projets artistiques et même communautaires, le crowdfunding est la voie royale pour obtenir des fonds. Concrètement, il faut monter son modèle d’affaire (en incluant éventuellement le budget). Ensuite se rendre sur l’une des plateformes de financement participatif pour y exposer son projet, le montant estimatif et dans une moindre mesure les intérêts d’un tel projet. En fonction des plateformes, vous avez une certaine période pour que votre projet récolte les fonds minimum. Au delà des délais, l’entrepreneur récolte les fonds si ceux si atteignent le minimum requis. Au cas contraire ceux-ci sont retournés auprès des contributeurs et/ou conservés par la plateforme.
Quelque soit la forme que vous choisissez c’est à dire le don, le prêts ou même la précommande, ce mécanisme offre bien plus d’avantage que les formes de financement classiques. Une aubaine pour de jeunes africains dans un contexte où l’obtention de capitaux est comparable à une utopie.
LeMac