Selon le dictionnaire Robert, un avocat est une personne régulièrement inscrite à un barreau qui conseille en matière juridique, assiste ou représente ses clients en justice. C’est l’une des nombreuses débouchés des études juridiques sinon la plus prisée.
En France, chaque année plusieurs milliers de juristes concourent pour accéder à cette profession. En 2020, malgré la Covid-19, le Conseil National des barreaux a admis pour la seule ville de Montpellier 118 postulants au CRFPA (Centre Régional de Formation Professionnelle des Avocats).
Au Cameroun, l’engouement pour ce métier est notable également, quoique la fréquence des examens d’entrée et de sortie des avocats stagiaires soit un facteur limitant. Cet examen d’aptitude au stage d’Avocat n’a malheureusement pas une programmation fixe mais les informations recueillies sur le site du Barreau font état de ce que la formation doit durer deux ans minimum et quatre ans maximum.
De façon concrète la loi N° 90/059 du 19 décembre 1990 prévoit un certain nombre de conditions pour accéder à la profession d’avocat à savoir:
- Etre âgé au moins de 23 ans;
- Etre Camerounais, ou ressortissant d’un Etat ayant conclu avec le Cameroun un accord de réciprocité ( accord qui accorde aux avocats camerounais la faculté d’exercer sous les mêmes conditions dans l’Etat cocontractant);
- Etre titulaire d’une licence ou du diplôme de “Bachelor of Law (LL.B.)” ou d’un diplôme juridique reconnu équivalent;
- Etre titulaire d’un Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA) (sanctionnant la réussite à l’examen de fin de stage d’Avocat organisé par le Barreau) ;
- Avoir prêté le serment prévu à l’article 15 de la Loi sus-mentionnée;
- N’avoir pas été l’auteur de faits ayant donné lieu à condamnation pénale pour agissements contraires à l’honneur, à la probité ou aux bonnes mœurs;
- Pour les anciens Magistrats et Professeurs d’Université, n’avoir pas été l’auteur de faits de même nature ayant donné lieu à révocation;
Par ailleurs des dérogations sont également admises:
- Selon les articles 8 & 14 de la Loi N° 90/059 du 19 décembre 1990:
- Les avocats de nationalité camerounaise inscrits à un Barreau étranger s’ils n’ont pas été radiés du Tableau, ainsi que les Avocats Stagiaires titulaires du certificat de fin de stage obtenu dans un pays étranger après une durée d’au moins deux années, peuvent solliciter, auprès du Conseil de l’Ordre, leur inscription au Tableau de l’Ordre;
- Les anciens Professeurs, Maîtres de conférences ou chargés de cours de la faculté de droit, ayant accompli dix (10) ans de service effectif ès-qualité, n’ayant pas été révoquées pour faits contraires à la délicatesse, à la probité et à l’honneur, peuvent solliciter, auprès du Conseil de l’Ordre, leur inscription au Tableau. En cas de décision favorable du Conseil de l’Ordre, ils sont soumis, avant leur prestation de serment, à une période non renouvelable de recyclage de six (6) mois, à la diligence du Bâtonnier.
- Les anciens Magistrats titulaires d’une licence en droit, ayant accompli au moins dix (10) ans de service ès-qualité, et n’ayant pas été révoqués pour faits contraires à la délicatesse, à la probité et à l’honneur, peuvent solliciter, auprès du Conseil de l’Ordre, leur inscription au Tableau;
- L’article 73(3) précise par ailleurs que dans le cadre des conventions, une autorisation d’exercer au Cameroun peut être accordée par le Ministre chargé de la Justice, après avis du Conseil de l’Ordre, à un avocat étranger.
Audrey Lenga
Bonjour
En France et dans d’autres pays occidentaux, il existe des passerelles ou dérogations pour accéder à la profession d’avocat. Ces dérogations sont basées sur la validation des acquis de l’expérience (VAE). Tout juriste justifiant de 8 ans d’expérience est éligible à cette passerelle. Au Cameroun, seuls les anciens magistrats et professeurs d’université peuvent en bénéficier. Ne pensez-vous pas qu’il est temps de faire évoluer le système camerounais ? Merci.